Samedi 16 mai
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Il n’y a pas une relation BDSM type mais une infinité, en fait autant que de couples BDSM. La relation BDSM est d’abord la relation entre une femme
et un homme qui ont d’un commun accord décidé de faire un bout de route ensemble, c’est le couple qui fonde la relation BDSM et non la relation BDSM qui fonde le couple. Le monde du BDSM est
vaste, il n’y a pas de Haute Autorité qui définit ce que doit être point par point la relation ni de Grand Prêtre apôtre de la pensée unique qui juge les bons et les mauvais. C’est un monde de
liberté où chaque couple Maître/soumise est libre d’agir en fonction de ses envies de sa sensibilité pour peu que leur relation s’inscrive dans les frontières de ce monde. En voici quelques
repères.
Bondage-Discipline :
On peut être surpris de voir individualisé le bondage, un des éléments du jeu
SM, pour l’associer à la discipline. En fait le bondage, action d’attacher la soumise, que ce soit avec des menottes d’acier, des bracelets de cuir ou dans des entrelacs complexes de cordes lors
du shibari est une discipline du corps. Par le bondage le Maître s’approprie le corps de la soumise, il le plie à sa volonté, par le bondage la soumise s’abandonne au Maître, elle s’offre à lui.
C’est par les règles qu’il lui impose que le Maître la lie à lui, c’est par les directives auxquelles elle se soumet que la soumise s’attache au Maître. Dominer c’est être au dessus de l’autre, non à la manière d’un dictateur hystérique ou d’un bourreau sanguinaire, mais par la force de son esprit, par son
contrôle de la situation. Se soumettre est remettre à l’autre les clefs de son corps et de son esprit, non pour devenir un pantin
désarticulé, un gastéropode décérébré, mais pour apprendre à marcher, pour se libérer.
La domination est alors l’art de guider la soumise, de la pousser à donner le
meilleur de ce qu’elle a en elle pour la conduire là où inconsciemment elle veut aller. La soumission c’est l’acceptation du pouvoir libérateur de l’autre.
Sado-Masochisme :
L’aspect SM est la partie émergée de l’iceberg BDSM qui lui vaut sa réputation sulfureuse. Mais il ne faut pas confondre la relation purement
sado-masochiste et le volet sadomasochiste du BDSM. Dans une relation purement sadomasochiste la douleur en est l’essence même. Celle-ci est recherchée comme source de plaisir sexuel que ce
soit par le sadique ou par la masochiste. L’autre n’y est vécu que comme l’objet permettant d’atteindre ce plaisir, objet interchangeable, que l’on renie, souvent, une fois le plaisir atteint.
C’est une douleur qui referme sur soi et éloigne de l’autre. C’est un plaisir que l’on prend de l’autre. Dans la relation BDSM la douleur n’est pas univoque. Certes c’est la douleur
souffrance tant physique que morale de la punition, douleur faite pour marquer certes le corps mais surtout l’esprit de la soumise. Mais c’est surtout la douleur subtile qui en faisant monter
progressivement les endorphines conduit au subspace, c’est la douleur-plaisir qui déclenche l’orgasme, toutes les deux précieux joyaux qu’offre le Maître à sa soumise. La douleur est alors un
signifiant de la relation et c’est par elle, entre autre, que se renforcent les liens entre le Maître et la soumise. C’est une douleur qui ouvre à l’autre et le rapproche de soi. C’est un plaisir
que l’on offre à l’autre
Le Triangle BDSM :
Ainsi qu’il a été vu dans sa définition, le BDSM est l’association de trois concepts : Bondage/Discipline, Domination/Soumission, Sado/Masochisme.
Ces trois éléments constituent les 3 pôles sur les quels la relation sera basée. Mais ceux-ci sont en constante interdépendance, une action dans l’un des pôles de la relation aura immédiatement
une répercussion sur les deux autres pôles. On pourra alors représenter le BDSM par un triangle dont les angles seront les 3 constituants du BDSM, les côtés représenteront l’inter-relation qui
unit deux constituants entre eux, le sommet du triangle sera évidemment le pôle domination/soumission. Toute relation qui s’inscrit à l’intérieur de ce triangle sera une relation BDSM. Il
apparaît évident qu’une relation qui n’intégrerait pas une des composantes serait un dipôle en marge du BDSM, la relation purement axée D/s et discipline que certains nomment « cérébrale » en est
l’exemple le plus classique. De même une relation qui ne se limiterait qu’à une des composantes serait hors du champ BDSM, la relation sadomasochiste en est l’exemple type. Il appartient à chaque
couple de se positionner à l’intérieur du triangle en fonction de ses désirs, de ses aspirations et de sa plus ou moins grande attirance vers l’un ou l’autre des pôles. Cependant il faudra savoir
garder un équilibre entre les diverses composantes, plus la relation sera proche du barycentre du triangle plus elle sera stable à l’inverse plus elle privilégiera un des aspects plus celle-ci
sera déséquilibrée et risquera de glisser progressivement hors du triangle.
Par Snake
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Publié dans : Comprendre le BDSM
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