Samedi 16 mai
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Le regard
Pourquoi interdire à une soumise de regarder son Maître en face, alors que normalement le regard fuyant est l’apanage des lâches, de quoi ont peur
ces tristes sires ? Ont-ils peur qu’en les regardant en face leur soumise voit dans leur regard la noirceur de leur âme, la bassesse des sentiments dont ils sont coupables à son égard ? Ne
serait-ce pas alors à eux de baisser le regard face à celui inquisiteur de leur soumise ? Mais c’est tellement plus confortable de le lui imposer à elle. Ont-ils peur qu’en les regardant en
face leur soumise leur renvoie le reflet d’un eux même qu’ils n’assument pas ? N’y verront-ils que la pitoyable caricature de ce qu’ils prétendent être ? Seulement capables de faire d’une femme
épanouie une coquille vide qui se traîne à leurs pieds. Laissez votre soumise vous regarder, ne dit-on pas que le regard est le miroir de l’âme ? Dans votre regard elle verra
l’intensité des sentiments que vous éprouvez pour elle, le plaisir que vous avez à sa soumission, la fierté que vous avez à être son Maître. C’est dans l’intensité de votre regard qu’elle puisera
la confiance et la force qui la fera se donner un peu plus chaque jour. Dans son regard vous verrez la joie qu’elle éprouve à vous appartenir, la profondeur de son abandon, le bonheur
qu’elle a à être votre soumise. Par son regard elle vous offrira le plus beau des cadeaux, celui qui à lui seul efface vos doutes, celui qui vous grandira un peu plus chaque jour. Alors osez
le regard de votre soumise ! Osez être un Maître, son Maître ! Elle vous offrira le plus magique des présents … son âme.
Vous ou tu ?
Le BDSM vit avec quelques années de retard le débat qui a eu lieu au sein de la société civile et des entreprises où le « vous » a progressivement
perdu du terrain au profit du « tu ». Comment une soumise doit-elle s’adresser à son Maître ? Doit-elle dire « vous » ou peut-elle dire « tu » ? Question qui agite périodiquement les forums
Internet, toujours source de débats passionnés faute d’être passionnants, véritable bataille d’Hernani, transformant une banale question linguistique en querelle entre anciens et
modernes. Si la position des tenants de la « soumise carpette », qui exigent le vouvoiement d’une soumise qu’ils tutoient pour bien lui faire sentir sa condition de « chienne », relève d’un
folklore BDSM sans grand intérêt, les autres positions méritent qu’on s’y attarde quelques instants. Les classiques argumenteront que le « vous » étant le marqueur linguistique du respect
que doit le subalterne à son supérieur, la soumise ne peut s’adresser qu’ainsi à son Maître. Par symétrie le Maître vouvoiera alors sa soumise tant pour lui signifier en retour son respect que
pour lui rappeler la distance qui les sépare. Les modernes argumenteront qu’ils vouvoient couramment des gens qu’ils méprisent et que pour eux le vous est plus un marqueur linguistique de
distance. Il préfèreront donc l’emploi du « tu » plus propre à favoriser la complicité qui existe au sein du couple Maître/soumise. On voit que derrière cette querelle linguistique
s’expriment deux visions de la relation BDSM. Par son côte « vielle France » le « vous » correspond plutôt à une vision théâtralisée de la relation où chacun est dans un rôle ; par son coté «
convivial » le « tu » correspond plutôt à une vision complice de la relation. Mais cette querelle a-t-elle lieu d’être ? Le « tu » et le « vous » ne sont finalement que des conventions de langage
auxquels il ne faut pas donner plus d’importance qu’elles n’en méritent, l’important c’est le vécu de la relation, à chacun de trouver le marqueur linguistique qui corresponde le mieux à son état
d’esprit. Il peut cependant être intéressant d’utiliser le « tu » et le « vous » non plus comme des marqueurs linguistiques mais comme des balises linguistiques des différents temps de la
relation, le « tu » balisant les moments de vie quotidienne, le « vous » balisant l’entée dans un temps fort (jeux, punitions..) à chacun de positionner ces balises en fonction de ses
envies.
Par Snake
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Publié dans : Comprendre le BDSM
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